En médecine comme en amour...
... jamais jamais jamais toujours, dixit un de mes maîtres.
Sic.
Je suis perdue… ma vie est beaucoup trop compliquée pour moi en ce moment. Il serait tellement plus simple de réussir à se contenter de ce que l’on a, et d’en profiter paisiblement… plutôt que de se questionner sans cesse. Tellement plus simple d’accepter le bonheur actuel, sans se dire systématiquement qu’en faisant un autre choix, on serait peut-être plus heureux.
Je voudrais… revenir en arrière, à simplement nos soirées, nos WE, tes mains sur moi, ta voix grave au creux de mon oreille. Ce moment où tu t’es mis derrière moi, tes mains sur mon cou nu. Ces instants dont la simple évocation me faisait frissonner. Ces instants où nous étions seuls, et pourtant tout. Ces serments d’éternité… cette simplicité, où tout était évident.
Je voudrais… retourner 5 ans en avant, où médecine me semblait une évidence, la seule voie qui me conviendrait, sans aucun doute, cette époque insouciante où je balayais d’un geste ceux qui me mettaient en garde.
Je voudrais… retrouver ces soirées solitaires, passées à écrire sous la mauvaise lumière dans une maison silencieuse, avec juste la nuit noire de l’autre côté de la fenêtre. Retrouver mes rêves, ma joie, mon insouciance… cette impression de transformation positive que j’avais, et cette certitude que ma vie serait belle.
Et au lieu de tout ça… mes soirées solitaires sont faites de révisions, de conférences, de concours blancs. D’incertitude quant à l’avenir, d’incertitude quant à ce que je vais devenir.
Partir, ou bien rester. Eternelle question.
Un regard échangé, une peau frôlée, et tout est remis en question. Une discussion dans un coin de cette soirée bruyante et entraînante, des points communs… Des voyages, des pays traversés, des coïncidences. Des aspirations profondes, des convictions.
C’est peut-être le contexte qui veut ça… Prisonnière de tant de choses, je cherche la liberté là où je peux la trouver. Mais je ne veux pas faire souffrir… illusions.
Illusions cruelles, incertitude dévastatrice, que faire, que choisir ? Je veux la liberté suprême, et je noue mes propres liens. Tout serait tellement plus simple, si c’était différent. Et même là, les mots ne viennent pas comme je le voudrais. Je voudrais les plier, les inscrire comme je le veux, soulager mon esprit de ce qui le torture, et je n’y parviens pas… plier les mots pour m’en défaire, pour pouvoir repartir, encore un jour. Décharger mon cœur, me libérer de cette boule qui ne cesse de grossir.
Un jour, un jour peut-être…